« ITW » PRÉSIDENTS DES COMITÉS LNA – Juin 2020

Entretien avec René Botteleau – Président du Comité de la Charente

1) Quel regard portez-vous sur la fusion des Ligues ?

La réforme territoriale a créé une région gigantesque, hors norme. Je précise d’emblée que je n’ai jamais approuvé ce découpage qui a fait naître la Nouvelle-Aquitaine. Trop de disparités culturelles, trop de disparités dans les méthodes de travail, trop de distances à parcourir, trop de spécificités, trop de départements pour une même région administrative. La fusion des Ligues de handball qui en a découlé a, par effet miroir fait apparaître les mêmes inconvénients liés à la taille 12XL de cette nouvelle Ligue qui est devenue une énorme machine. Quand on passe d’une Ligue de 4 Comités à une Ligue de 12 Comités, mécaniquement, la voix de chaque Comité pèse beaucoup moins. Ceci étant dit, de mon point de vue et compte tenu du difficile exercice, cette fusion s’est assez bien déroulée , les instances dirigeantes Ligue ayant je pense tenu compte autant que faire se peut de l’identité de chaque Comité et jusqu’à maintenant j’ai toujours perçu la nouvelle Ligue comme étant un véritable partenaire du développement de notre Comité. Maintenant, avoir une méthode travail commune dans cette méga structure n’a pas été chose aisée pour tout le monde et a généré des tensions en début de mandature. Je pense malgré tout que cela été plus facile pour moi, étant fraîchement élu à la tête de mon Comité, je n’avais été formaté à aucune méthode de travail. Je peux en revanche très bien concevoir que des bénévoles de longue date en Comité aient été quelque peu déstabilisés.

2) Comment se porte votre Comité ? Avez-vous atteint les objectifs fixés en début de mandature ?

Pour être honnête, en début d’olympiade nous n’avions pas dans notre Comité un projet ou un plan pluriannuel donc pas véritablement d’objectifs clairs sur la mandature. A ce moment-là, nous avions avant tout à traiter des problèmes structurels internes. Nous nous étions seulement dit que ce serait bien d’arriver à tant de licenciés en 2020 mais sans trop y croire. En revanche, nous avons travaillé sur tous les aspects de notre sport, féminisation et nouvelles pratiques notamment pour tenir comptes des différentes composantes de notre société. Et je dois dire que le travail des bénévoles et des salariés clubs et Comité a porté ses fruits puisque le département a connu une progression du nombre de licenciés sans discontinuer durant toute la mandature. Avec une augmentation bien plus marquée en féminine et une explosion relative aux nouvelles pratiques ( babyhand et handfit ) on peut dire aujourd’hui que notre Comité se porte très bien et que les objectifs fixés oralement sans grande conviction il y a 3 ans 1/2 vont au-delà de nos espérances avec un chiffre proche des 2500 licenciés alors qu’il tournait autour des 2000 il y a 5 ans.

3) La crise sanitaire du Covid-19 est un événement majeur à gérer dans une mandature, comment gère-t-on une telle situation ?

Pour ma première mandature je n’ai pas pas connu une seule année sportive classique ( absence de secrétaire au CA, année sans CTF, gestion d’une rupture conventionnelle difficile, campagne de recrutement infructueuse ). Cette dernière année aurait pu être normale s’il n’y avait pas eu l’inconcevable et l’inimaginable arrêt anticipé de la saison. Franchement, je ne crois pas qu’on gère ce genre de situation inédite. On la subit plutôt. Entre l’angoisse de la contamination pour ses proches et soi-même, la frustration de ne voir ses enfants et petits-enfants qu’au travers d’un écran vidéo, le souci de protéger ses salariés en tant qu’employeur, la perspective de l’arrêt total des activités handballistiques pour une durée indéterminée et les journaux télévisés n’apportant que des mauvaise nouvelles sur l’épidémie et les moyens de la combattre, j’étais plutôt dans une phase de sidération avec le moral dans les chaussettes les premières semaines de confinement. Les réunions en visio presque hebdomadaires des 12 présidents de Comités avec les membres du bureau directeur Ligue ont été bénéfiques pour redonner du courage. Il a fallu ensuite se pencher sur des scénarios de reprise d’activités notamment pour nos jeunes licenciés avec beaucoup d’incertitude sur presque tout : activités adaptées afin de respecter les gestes barrière, disponibilité des acteurs clubs et des équipements sportifs. Pénible fin de saison donc qui coïncide avec les traditionnels travaux de préparation des AG ( bilans d’activités, comptes financiers, projets pour la saison suivante, …. ). Avec de grosses incertitudes sur une reprise normale en septembre nous obligeant à prévoir plusieurs scénarios. Non, franchement, difficile à gérer !

4) Pour la nouvelle mandature si la Ligue vous propose de bénéficier d’un accompagnement, de quels types de services souhaiteriez-vous bénéficier ?

Dans l’immédiat, je ne vois pas quel type de service la Ligue pourrait nous faire bénéficier. Notre développement quantitatif est à lié aux capacités d’accueil en terme d’équipements au niveau départemental. Et aujourd’hui, nous atteignons vraiment nos limites, certains clubs ruraux étant obligés de refuser des jeunes par manque de créneaux disponibles dans les salles. La Ligue pourrait à la rigueur apporter plus de poids sur les volontés politiques départementales.

5) Rubrique Top Chef : si vous deviez définir votre territoire par une recette de cuisine, laquelle serait-elle ?

Cognac Schweppes agrumes à l’apéro puis melon au Pineau des Charentes.

Entretien avec Pascal Lobre – Président du Comité de la Gironde

1) Quel regard portez-vous sur la fusion des Ligues ?

Malgré les craintes du début, dans l’ensemble cela s’est plutôt bien passé, mais encore beaucoup de travail reste à faire pour avoir plus de lien.

2) Comment se porte votre Comité ? Avez-vous atteint les objectifs fixés en début de mandature ?

Le comité de la Gironde se porte bien. Nous avons augmenté le nombre de licenciés (plus de 2000 en quatre ans) avec une progression chez les féminines. Je regrette juste que nous n’ayons pas pu aller voir chaque club comme cela était prévu.

3) La crise sanitaire du Covid-19 est un événement majeur à gérer dans une mandature, comment gère-t-on une telle situation ?

La crise sanitaire a effectivement ralenti notre activité mais nous avons pris la décision de laisser nos salariés en télétravail, ce qui nous a permis de travailler sur des dossiers en retard et de préparer la reprise. Nous avons aussi appelé tous les présidents de clubs pour faire un point avec eux. 

4) Pour la nouvelle mandature si la Ligue vous propose de bénéficier d’un accompagnement, de quels types de services souhaiteriez-vous bénéficier ?

Pour la nouvelle mandature, je laisserai le soin à mon successeur de répondre à cette question.

5) Rubrique Top Chef : si vous deviez définir votre territoire par une recette de cuisine, laquelle serait-elle ?

Pour la Gironde, la richesse œnologique de notre territoire l’emporte sur la recette de cuisine. Et si je devais choisir un vin, je prendrais un Médoc.

Entretien avec Sandra Charrière – Président du Comité de la Corrèze

1) Quel regard portez-vous sur la fusion des Ligues ?

Cette fusion a été assez difficile à accepter.  Avant nous appartenions à une petite ligue avec seulement 3 comités ; nous étions une sorte de « gros comité », c’était un travail de collaboration et de proximité, nous avions un projet commun. Déjà en Corrèze nous nous sentions éloignés mais avec la fusion, cela s’est intensifié et nous nous sommes un peu sentis perdus dans cette grande région.

Puis au fil du temps et des réunions, nous avons appris à nous connaitre et à travailler ensemble avec les différents membres de la ligue, tout cela nous a permis de nous ouvrir à d’autres façons de faire, à partager nos problèmes, nos idées …. Alors bien sûr, nous ne sommes pas toujours d’accord mais heureusement car c’est cela qui nous permet de faire avancer les choses. Après 3 ans d’existence et le travail et les concessions de chacun, cette fusion se passe relativement bien et nous œuvrons pour le bien du handball et de nos licenciés.

2) Comment se porte votre Comité ? Avez-vous atteint les objectifs fixés en début de mandature ?

Le Comité ne se porte pas trop mal mais du fait de la diversité et de la disparité des clubs, le travail n’est pas toujours facile et les objectifs sont tellement différents pour chacun. Comme partout, il est de plus en plus difficile pour les clubs de trouver des dirigeants et donc cela se répercute sur le comité car les membres du comité sont déjà très actifs dans leur club et ont donc peu de temps à consacrer au Comité et en plus les clubs sont assez dispersés dans le département.

Je n’ai repris la présidence du Comité qu’en cours de mandature mais les objectifs du Comité sont plus ou moins atteints avec notamment la pérennisation des clubs en place. Il nous faut continuer à travailler au développement et à la formation au sein de ses clubs, fort heureusement notre CTF fait un travail remarquable.

3) La crise sanitaire du Covid-19 est un événement majeur à gérer dans une mandature, comment gère-t-on une telle situation ?

En effet, cette situation a été particulière, personne ne s’attendait à cela et nous avons fait face à cet arrêt brutal de la saison. Les clubs sont en suspens depuis mi-mars. Nous nous sommes adaptés au fil des jours et des semaines aux directives. Nous allons maintenant penser à la saison prochaine et commencer à la préparer en reprenant contact avec nos clubs. Pour l’instant, nous ne savons pas comment cela va se passer. Bien sûr nous sommes, comme beaucoup, un peu inquiets  pour l’avenir : les licenciés vont-ils être présents ? Les clubs vont-ils pouvoir faire face à certains problèmes notamment financiers ?  Comment la reprise va se passer ? A quelle date et comment ? Espérons que cette crise ne fasse qu’un minimum de dégâts.

4) Pour la nouvelle mandature si la Ligue vous propose de bénéficier d’un accompagnement, de quels types de services souhaiteriez-vous bénéficier ?

C’est un peu difficile pour moi de répondre à cette question car nous avons besoin de beaucoup et de peu en même temps. L’accompagnement devra être poursuivi au niveau : de la formation avec l’ITFE car même pour moi cela est encore tellement vaste et compliqué ; du logiciel financier ; et des nouveaux moyens de communication.

Et bien sûr, ce qui est très important pour moi c’est le relationnel, les contacts et discussions avec les membres de la ligue que ce soit les bénévoles ou les professionnels mais également mes collègues Présidents de Comité, grâce à tous ces échanges cela nous permet d’avancer, de prendre des idées, de partager et de ne pas baisser les bras.

5) Rubrique Top Chef : si vous deviez définir votre territoire par une recette de cuisine, laquelle serait-elle ?

Il y a plusieurs recettes qui me viennent en tête mais mon choix va aller vers cette fameuse  galette de pomme de terres mélangée avec du lard, du persil, des œufs, de l’ail … appelée en Basse Corrèze le Millassou et en Haute Corrèze le Mounassou même au niveau cuisine on note une différence entre 2 territoires sur un même département 😉